On oublie souvent de dire que les artistes - les grands artistes - ont apporté au monde une richesse impalpable, intangible et qui, pourtant, a changé celui-ci et a changé la façon de penser de nos sociétés.
Quand il s'agit d'un grand scientifique qui fait une découverte fondamentale, on sait dire ce qu'en sont les retombées, comment les principes qu'il a découvert vont mener à des applications innombrables et chacun d'entre nous sait combien il lui est redevable.
Quand il s'agit d'un grand artiste, on l'adule, on lui rend hommage sur hommage mais on a plus de difficulté à localiser son apport. Ce qu'il nous a donné est certes considéré comme important mais non essentiel à notre vie de tous les jours, et pourtant !
Pourtant, le monde sans Beethoven, ne serait pas celui que nous connaissons. Il ne serait pas celui que nous connaissons car nous n'aurions pas été en contact avec ces "idées" nouvelles, cette ouverture sur un monde jamais représenté dans la société, ce quelque chose au delà des mots dans lequel se situe ce qui est essentiel à la connaissance. Sans doute n'aurions-nous jamais pu parvenir au stade où nous sommes capables d'envoyer un robot sur la surface de Mars et où nous sommes - si nous le souhaitons et nous mobilisons pour cela - en possession de tous les outils matériels pour une véritable Renaissance.
Mais voilà, ils ne sont que matériels ces outils (tout aussi indispensables qu'ils soient) et si nous nous avérons incapables de produire de nouveaux Beethoven, de nouveaux Rembrandt, de nouveaux Rabelais, alors nous perdrons le contact avec ce champ de l'imagination, de la beauté, où s'élabore la création qu'elle soit scientifique, artistique, politique ou sociale.
Pour retrouver cette dimension unique, voici une interprétation dirigée par Wilhelm Furtwaengler de la Grande Fugue op. 133. Il dirige le Wiener Philharmoniker dans le cadre du festival de Salzburg, le 30 août 1954.
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