Et cet autre beau poème de Pouchkine pour fêter noblement la journée internationale de la poésie.
Arion
Nous étions nombreux sur la nef:
les uns manœuvraient la voilure;
d'un même élan les autres enfonçaient
les puissants avirons dans l'eau silencieuse.
Incliné sur la barre un sage timonier
gouvernait sans un mot le navire chargé;
moi, plein de foi, insouciant,
j'offrais mon chant aux mariniers. Or l'abîme
fut soudain ravagé par l'aquilon bruyant.
Adieu le timonier! Adieu, bel équipage!
Moi seul, chanteur mystérieux,
jeté par l'orage au rivage,
je dis encore les hymnes d'autrefois
en tendant au soleil, à l’abri d'un rocher,
ma tunique encore mouillée.
traduction Guy Martinez, Gallimard
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